CAN 2025 : Une honte nationale » – Serhou Guirassy sonne la révolte pour le Syli

Après un séjour de trois jours en Guinée, où il a officiellement lancé sa fondation Africa Niorondema, l’international guinéen Serhou Guirassy a clôturé sa tournée par une conférence de presse ce samedi 12 juillet 2025, à Conakry. Très attendu par les médias et les supporters, l’attaquant du Borussia Dortmund a abordé sans détour le sujet brûlant de l’heure : l’absence de la Guinée à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations.

La 34ᵉ édition de la CAN, prévue en décembre prochain au Maroc, se jouera sans le Syli national, une première douloureuse pour cette édition élargie à 32 équipes. Une élimination qui a fait couler beaucoup d’encre, et qui continue de hanter les esprits.

Avec une sincérité rare, Serhou Guirassy a assumé l’échec collectif de l’équipe nationale. »La Guinée, on a une belle équipe. Il y a de très bons talents. Il faut plus de discipline, j’ai envie de dire. Je suis sûr qu’on peut revenir sur la scène internationale« , a-t-il confié, la voix grave.

Mais plus qu’un simple revers sportif, le joueur de Dortmund parle d’une humiliation nationale : »C’est vrai que cette année, on a loupé la CAN. C’est un très grand échec. Clairement, la Guinée qui ne participe pas à une CAN, c’est une honte. C’est sûr qu’on n’en est pas fiers, moi le premier. »

Des mots forts, à la hauteur de la frustration ressentie par tout un peuple. Guirassy ne se dédouane pas : »On travaille tous pour remettre la Guinée parmi les plus grandes nations. C’est ce qu’on va essayer de faire à l’avenir. »

Le TAS, la Tanzanie et l’Échec Technique

Malgré le recours introduit par la Fédération guinéenne de football devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), l’attaquant reste lucide sur les responsabilités : »J’en fais partie. C’est sûr que c’est une situation compliquée. Concernant le recours, je n’ai pas de commentaire à faire. On a joué contre la Tanzanie deux fois, on a perdu deux fois. Ils ont été meilleurs que nous. »

Un aveu de faiblesse mais aussi de lucidité, dans un contexte marqué par l’instabilité chronique du staff technique : en moins d’un an, le Syli a connu trois sélectionneurs, sans qu’aucun ne parvienne à imprimer une dynamique cohérente.

L’autre talon d’Achille du football guinéen reste l’absence criante d’infrastructures homologuées. Le Syli est contraint de jouer ses matchs à domicile… à l’étranger. Une situation frustrante pour les joueurs et désolante pour les supporters.

Mais l’espoir renaît. Les travaux de réhabilitation du stade du 28 septembre et du stade de Nongo sont en cours. Et Guirassy se veut porteur d’espoir : »On espère que dans un avenir proche, tout sera bien encadré pour nous permettre de mieux nous exprimer sur le terrain. J’ai bon espoir qu’on jouera bientôt au 28 septembre. C’est une très grande nouvelle. »

Et de conclure avec émotion : »En tant que joueur du Syli, ne pas pouvoir évoluer à domicile, c’est embêtant. On aimerait donner de la joie aux jeunes qui nous soutiennent. »

Une fondation, un engagement durable

 

Au-delà du terrain, Serhou Guirassy a profité de ce séjour pour poser les bases d’un engagement durable à travers sa fondation Africa Niorondema, qui vise à promouvoir l’éducation, la santé et le sport pour la jeunesse africaine. Un geste qui montre qu’il ne veut pas seulement briller sous le maillot, mais aussi agir concrètement pour son pays.

 

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