Cellou Dalein Diallo sur le référendum: « L’UFDG ne se sent pas concernée par cette mascarade »

Cellou Dalein Diallo sur le Sauf changement de dernière minute, le peuple de Guinée est appelé aux urnes le 21 septembre prochain pour se prononcer par référendum sur la nouvelle constitution. À un mois et quelques semaines de cette consultation électorale, la question que beaucoup d’observateurs s’interrogent aujourd’hui est de savoir: l’UFDG va t-elle appeler ses militants à voter Oui ou NON à ce projet de nouvelle constitution?

 

Répondant à cette interrogation dans une interview qu’il accordée à nos confrères de la RFI, Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG a laissé entendre que le parti qu’il a charge de diriger de conduire n’est pas concerné par ce scrutin.

« L’UFDG ne se sent pas concernée par cette opération. Parce que d’abord, la junte n’a jamais accepté qu’il y ait un dialogue pour définir les termes dans lesquels, le retour à l’ordre constitutionnel serait organisé. Elle a toujours fait ce qu’elle a voulu. Et donc, l’UFDG et les coalitions dont on est membre ne pas se sentent concernées par cet événement. Nous sommes en train de nous concerter, car au-delà de nos coalitions, il y a beaucoup d’autres partis politiques et des organisations de la société civile qui n’acceptent pas cette constitution imposée, dans la mesure où elle comporte une violation des engagements pris et du serment que le Général avait prêté, de ne pas candidater, ni lui-même, ni les membres du CNRD, ni les membres du Gouvernement », a t-il déclaré, dénonçant que les conditions d’un scrutin juste et transparent ne sont pas réunies.

« Donc, nous sommes en train de voir comment, nous pourrions nous organiser pour effectivement nous opposer à cette autre forme de coup d’État contre le peuple de Guinée, contre les droits et les libertés des Guinéens de choisir librement leurs dirigeants. Parce que vous suivez sans doute toutes ces mobilisations, tous ces ‘mamayas’, comme on le dit chez nous, pour promouvoir et justifier la candidature de Doumbouya qu’on veut présenter comme un homme providentiel qui doit continuer ses chantiers. Alors que sa gouvernance a été catastrophique pour le peuple de Guinée, marquée par une violation massive et récurrente des droits humains et des libertés fondamentales, marquée par des disparitions forcées. Vous connaissez le cas de Foniké Mengué, Billo Bah, Marouane Camara et Minigan. Au moins quatre (4) acteurs majeurs de la société civile et du journalisme qui sont portés disparus et dont on n’a toujours pas de nouvelles qu’à maintenant. Je ne parle pas de la corruption et de détournement des deniers publics… Donc, les conditions d’un scrutin juste et transparent ne sont pas réunies. Je vous rappelle que c’est le ministère de l’administration du territoire, dirigé par un général, appuyé de ses préfets qui sont tous militaires et de ses sous-préfets qui sont à 60% issus des forces de défense et de sécurité qui vont organiser ce référendum dans un environnement où il y a une terreur qui s’abat sur le peuple de Guinée, où il y a peur, la corruption. Et donc, l’expression de la volonté populaire ne sera jamais prise en compte. Donc, nous ne nous sommes pour cette mascarade tout juste pour doter le pays d’une constitution qui permettra à Doumbouya de confisquer le pouvoir », a t-il dénoncé.

Camara Mamadouba

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