Le Burkina Faso, le Mali et le Niger se retirent de la CPI (Cour pénale internationale) : Analyse du Dr David Makongo
La disparition de la CPI par les États du Sahel fait la une des journaux internationaux. S’agit-il du réveil de l’Afrique ou de la fin de l’influence occidentale en Afrique ?
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé leur décision individuelle et collective de se retirer de la CPI. Cette décision des dirigeants des trois États du Sahel de se retirer de la CPI ébranle les fondements du régime néocolonial. Ils accusent la CPI d’être incapable de poursuivre les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Ils accusent la CPI d’être un instrument d’oppression aux mains des puissances impérialistes pour une domination coloniale continue. Ces trois dirigeants panafricains engagés prévoient de remplacer la CPI par une cour de leur propre création, qui poursuivra les véritables auteurs de violations des droits humains et mettra en place un mécanisme local de maintien de l’ordre et de la sécurité dans leurs nations respectives et collectives.
Ces trois États sahéliens sont désormais sur un pied d’égalité avec les États-Unis et Israël. Saviez-vous que les États-Unis et Israël ne reconnaissent pas la CPI et son rôle dans le système de justice pénale mondial ? Eh bien, vous le savez maintenant, et c’est dans ce même esprit que la décision des États du Sahel de quitter la CPI doit être considérée et respectée comme souveraine. Même si les États-Unis et Israël ne sont pas membres de la CPI, ils demeurent des démocraties prospères et prospères. Les critiques du bilan de la CPI l’accusent d’une forme de grâce qui ne poursuit que les dirigeants du tiers monde, alors même que l’Occident soupçonne de nombreuses violations réelles des droits humains. Si les États-Unis et Israël peuvent se défendre seuls et réussir, qu’est-ce qui empêche d’autres nations souveraines comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger d’essayer et de tester leurs propres modèles ? Rien, absolument rien ne devrait les en empêcher.
Enfin, pour répondre à la question de savoir si l’Occident perd ou non son influence en Afrique, le bilan de la CPI à lui seul suscite des interrogations, des soupçons et un manque de confiance envers la Cour, qui a abandonné l’objectif initial de la Convention de Rome. Il n’est donc pas difficile de conclure que, si hier, les États-Unis et Israël ont refusé de reconnaître la CPI et qu’aujourd’hui encore, le Burkina Faso, le Mali et le Niger annoncent qu’ils s’en retirent, cela indique clairement que l’Occident perd rapidement du terrain, de l’emprise et de l’influence en Afrique.
L’histoire étant têtue, chaque fois qu’un dirigeant du tiers monde est accusé de violations des droits humains, de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité, il est presque toujours victime d’une terrible condamnation. Ce fut le cas de Kadhafi et de Saddam Hussein, de mémoire d’homme. Il ne fait donc aucun doute, de l’avis de nombreux analystes, que les dirigeants de ces trois États du Sahel ont pris cette décision audacieuse. Après avoir pris le pouvoir pour restaurer la dignité et contrôler les ressources naturelles, ils ont expulsé plusieurs entreprises occidentales et mis fin aux accords militaires conclus avec les précédents dirigeants civils, perturbant ainsi gravement la vie économique et la stabilité financière de nombreux pays occidentaux. En représailles, l’indulgence des médias occidentaux pour les accusations de violations des droits humains a commencé à prendre de l’ampleur contre les dirigeants du Sahel.
Par conséquent, et afin que l’histoire ne se répète pas, les dirigeants des trois États du Sahel ont choisi de quitter la CPI et de prendre des mesures audacieuses pour créer leur propre système de justice pénale pour les violations des droits humains des populations autochtones avant que l’histoire ne les rattrape.
D’où le réveil de l’Afrique et le déclin de l’empire occidental en Afrique.
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Dr David Makongo